Les mineurs non accompagnés

Les résultats de la recherche ont été valorisés en 2019 par une la publication d’un article qui rend compte des obstacles majeurs à l’inclusion des jeunes et de la souffrance des professionnels qui les accompagnent. Ces derniers se trouvent à la fois victimes mais aussi complices ou auteurs de certaines formes de violences institutionnelles, parfois bien malgré eux. Cependant, il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les intervenants, les établissements ou leurs financeurs. Nombre de mineurs accueillis au sein de ces services y trouvent des ressources pour un accompagnement vers une inclusion réussie. Mais les résultats de la recherche permettent aussi de soulever des questions fondamentales, notamment liées à l’inégalité des prises en charge, aux répercussions des enjeux économiques sur les prises en charge des mineurs et aux conséquences des rapports complexes entre les directions d’associations gestionnaires et les pouvoirs publics sur l’accès aux droits des jeunes.

Il s’agit de lourds enjeux éthiques qui engendrent des questions de fond sur les pratiques professionnelles. Loin de ne s’imposer qu’au seul domaine de l’accompagnement des MNA, nombre de phénomènes sociaux identifiés dans le cadre de la recherche peuvent être généralisés à d’autres champs de l’action sociale et médicosociale. À cet égard, la situation étudiée apparaît emblématique d’un ensemble plus vaste d’exigences en tension, voire en contradiction, auquel le secteur social est aujourd’hui confronté.